Fribourg revoit son plan pour l’éducation numérique
Le canton repense son projet d’éducation numérique: le financement des appareils numériques sera passé aux communes.

La commission chargée d'examiner le projet de déploiement de l'éducation numérique (ENEO) fait marche arrière. Le canton de Fribourg ne financera finalement pas les tablettes et ordinateurs destinés aux élèves de primaire. Il prendra en charge une part des appareils des élèves du CO. En revanche, le personnel enseignant et administratif des écoles cantonales continuera d’être équipé aux frais de l’État.
Selon un communiqué du canton, ce seront les communes qui devront financer l’équipement numérique des élèves. L'État de Fribourg, pour sa part, prendrait la gestion centralisée et le support technique sous son aile. Cette approche permettrait une administration uniforme à l'échelle cantonale, notamment pour les mises à jour des systèmes et la sécurité des appareils. "Cette proposition permet de réduire de près de moitié l’impact financier pour le canton tout en répondant aux exigences des plans d’études", précise le communiqué.
Chaque établissement disposerait d'un responsable informatique, chargé de la maintenance des équipements et de veiller au bon fonctionnement des applications. Toutefois, les supports techniques liés à l'infrastructure informatique et au matériel resteraient à la charge des communes.
Le canton justifie ce transfert de compétence en affirmant que les communes sont les mieux placées pour évaluer leurs besoins et choisir leurs prestataires.
Une motion partiellement appliquée
La proposition du canton ne répond que partiellement à la motion initialement adoptée par le Grand Conseil, qui demandait la mise à disposition, aux frais de l’État, d’un appareil numérique individuel pour chaque élève du Cycle d’orientation. Cette motion avait été adoptée par 54 voix contre 28, avec 13 abstentions.
La commission abandonne également l’idée d’une prise en charge par le canton de l’équipement informatique pour le degré primaire.
Pourquoi ce revirement? Le canton invoque un coût jugé trop élevé: 60 millions de francs pour l’équipement, auxquels s’ajouteraient 13 millions pour la maintenance. Le projet révisé prévoit désormais une contribution cantonale estimée entre 32 et 35 millions de francs, avec un budget de fonctionnement annuel compris entre 7,3 et 7,9 millions.