Eric Wermeille, portrait d'un guérisseur de Montagny

Avant, il était charpentier et instructeur à l'armée. Aujourd'hui, il est guérisseur et magnétiseur et possède son propre cabinet.

Eric Wermeille a d'abord pratiqué le magnétisme sur des membres de sa famille. © RadioFr.

Eric Wermeille a ouvert il y a dix ans un cabinet à Montagny-la-Ville, dans la Broye. Il est guérisseur et magnétiseur. Il désenvoûte les maisons, aussi. Ce quinquagénaire fait partie des professionnels qui figurent dans le Nouveau guide des guérisseurs de Suisse romande, le quatrième ouvrage à ce sujet de la fribourgeoise Magali Jenny. Un livre qui contient un répertoire actualisé des guérisseurs de la région, ainsi qu'un état des lieux des connaissances à ce sujet.

Mais comment devient-on guérisseur ? Eric Wermeille, lui, a vécu une vie "normale", loin de ces pratiques, jusqu'à l'âge de 38 ans environ. "Métro, boulot, dodo, et juste les vacances pour respirer", sourit-il.

Il a d'abord été charpentier pendant dix ans, puis instructeur à l'armée, pendant une quinzaine d'années. Il est issu d'une famille "bienveillante mais stricte". Son papa était gardien de prison, sa maman, mère au foyer. Le déclic se produit autour en 2008.

Un don inconnu jusqu'alors

"A ce moment-là, à l'âge de 38 ans, j'ai divorcé. Je me suis retrouvé avec des soirées et des week-ends de libre", confie Eric Wermeille. Au départ, il ne connaît donc rien à ces pratiques. Il s’y intéresse progressivement, par curiosité d’abord. Il suit différents cours, notamment un cours de Reiki - une méthode de soins énergétiques. Les participants de l’atelier lui font alors remarquer : ses mains apaisent.

Il met un peu de temps à y croire. A se dire qu'il possède un don. "J'ai ensuite essayé, sur ma sœur, mes parents, et puis petit à petit sur des personnes plus éloignées et je me suis rendu compte que je réussissais à enlever une douleur à l’épaule persistante ou à faire disparaître un mal de tête".

Comment cela fonctionne, le magnétisme ? "Mes mains se baladent sur le corps du patient, et je sens si les parties sont chaudes ou froides. Je sens s'il y a un problème d'équilibre, je tente de le rétablir. Les personnes le sentent d'ailleurs, qu'il se passe quelque chose. En même temps, je fais mes prières." Il reçoit des patients qui ont des douleurs qui ne partent pas ou qui sont en burn-out par exemple.

Ne pas se laisser influencer

Eric Wermeille, 52 ans aujourd'hui, se forme alors, pour devenir guérisseur, magnétiseur et médium. De plus, il voyage à l'étranger - Pérou, Philippines, Brésil -, rencontre d'autres praticiens et suit même des cours plusieurs fois. "J'avais envie d'être le plus neutre possible. Je ne voulais pas être influencé par une personne qui pleure ou insulte la terre entière devant moi. Ma plus grande crainte était de faire faux, de dire n'importe quoi aux personnes alors qu'elles étaient pendues à mes lèvres".

Son apprentissage dure plusieurs années, avant qu’il ne monte son propre cabinet en 2011, dans la Broye fribourgeoise, donc. Au fur et à mesure, sa pratique fait écho à des souvenirs d’enfance.

"Ma grand-mère maternelle, en Valais, avait un pendule dans sa commode. J'allais tout le temps voir où il était, comment il fonctionnait. Je suis convaincu que ma grand-mère avait certains dons. Et puis je me rappelle aussi que quand j'étais petit, je parlais avec les maisons, avant d'entrer ou d'en sortir." C'est comme si ces liens, invisibles, inconscients, avec certaines énergies, existaient déjà, même s'il n'en était pas forcément conscient - ou qu'il les avait occultés, adolescent et jeune adulte.

Et que dit Eric Wermeille à ceux ou celles qui n'y croient pas, à ces pratiques ? Sa réponse : "Ils ne sont pas obligés de venir me voir ! C'est tout à fait normal que tout le monde n'adhère pas, ne croit pas. Je suis moi-même méfiant !"

RadioFr. - Maëlle Robert
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