PhilFri: "La philosophie est aujourd'hui transversale"

Jusqu'à samedi, la philosophie s'invite dans plusieurs coins de Fribourg grâce à un nouveau festival. Interview avec l'un des fondateurs.

Le festival se poursuit jusqu'à samedi. © La Télé

La première édition de PhilFri, un événement gratuit et bilingue sur deux jours à Fribourg propose au grand public de découvrir la philosophie. La Télé a interviewé l'un des initiateurs du projet, Stève Bobillier, professeur au Collège St-Michel.

La Télé: Pourquoi avoir voulu faire un festival de philosophie?

Stève Bobillier: Souvent, on a l'impression que la philosophie est réservée à une élite de vieux barbus et barbants, professeurs de philosophie dans les collèges et les universités. L'idée, c'était de casser un peu cette image, de montrer que la philosophie, c'est quelque chose de vivant, de pragmatique et qui aborde plein de sujets. Et puis, pourquoi pas en faire une fête ? D'où l'idée de ce festival, tout simplement.

60 conférences, l'avenue de philosophes de renom tels qu'Étienne Klein, Barbara Stiegler, des films, du théâtre, une exposition à L'Atelier, dans le quartier du Bourg... Vous avez vu les choses en grand.

On avait envie de montrer qu'on peut faire de la philosophie partout et avec plein de choses. Et que la philosophie, aujourd'hui, elle est transversale. On peut mener une réflexion sur plein de choses et on peut l'approfondir sur de nombreux thèmes différents. Et je pense que ce sont aussi des thèmes de société qui peuvent nous intéresser.

Le thème de cette première édition est la pensée, qu'entendez-vous par là?

La pensée, ce n'est pas simplement réfléchir et se dire : "Comment je vais faire ça ?" mais plutôt se demander : "Pourquoi on le fait ? Est-ce que c'est bien ? Est-ce que c'est juste ?" Et ça, ça peut prendre vraiment plein de dimensions. Je vais me stresser pour aller chercher mes enfants, pour faire les courses, etc. Mais pourquoi ne pas prendre du temps avec eux ? Pourquoi, tout d'un coup, fait-on la guerre ? Faut-il vraiment y entrer ? Y a-t-il des guerres justes, etc.

De nouveau, c'est très pragmatique : avant d'agir, peut-être faut-il penser et se demander ce qu'il est juste de faire. C'est cela qu'on aimerait remettre au cœur de la cité, au cœur de la place : il n'y a pas que les philosophes, tout le monde peut – et idéalement doit – réfléchir à ce qu'il veut pour lui et pour la société.

Vous organisez aussi un banquet samedi soir, qui affiche déjà complet.

L'idée était tout simplement de reprendre le Banquet de Platon. On va donc avoir un repas grec en trois parties, et ce sont des étudiants du Collège Saint-Michel en option rhétorique, qui vont improviser des discours sur l'amour entre chaque plat. Il y aura une petite surprise : un groupe de musique antique viendra jouer de la musique grecque et ottomane, typique de l'Antiquité, sur instruments anciens.

La Télé - Camille Tissot / Adaptation: Simon Gumy
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