"Montrer notre solidarité pour marquer le coup"

L'émission Fribourg fait Maison a tendu le micro à la présidente de l'association Mille sept Sans, Natasha Stegmann.

Natasha Stegmann est présidente de l'association Mille Sept Sans, créée il y a neuf ans. © Radio Fr / La Télé

A l'occasion de la grève féministe qui se tiendra demain, Radio Fribourg a reçu Natasha Stegmann, présidente de l'association Mille sept sans, pionnière dans la lutte contre le harcèlement de rue. Elle sera parmi les femmes qui descendront dans la rue, le point levé, pour faire entendre leurs revendications. Elles se retrouveront à la place Georges-Pythonne, rebaptisée pour ce jour spécial. 

Radio Fribourg : De quelle manière serez-vous présentes? 

Natasha Stegmann : Avec l’association Mille sept sans, nous serons présentes lors des prises de parole, notamment avec la chorale Mille sept chants, qui va chanter des chansonnettes qu’elles ont composées. Puis, nous serons là pendant les discours et notre action coup de poing aura lieu en deuxième partie de la grève féministe.

Vous allez défiler avec un cercueil pour critiquer l’action judiciaire. Pourriez-vous expliquer ce geste ?

Cette année, nous avons décidé d’avoir une thématique, qui est donc celle du deuil de la justice. C’est une thématique qu’on voudrait porter réellement, parce qu'il y a eu plusieurs affaires dernièrement de la part de la justice fribourgeoise mais aussi d’autres justices cantonales, où on a eu des acquittements de personnes qui ont agressé sexuellement, voire violer. On voulait montrer notre solidarité pour marquer le coup. Et le deuil, c’est aussi une étape pour aller vers quelque chose de mieux. Donc on encourage vraiment les autorités judiciaires à se restructurer d’une certaine manière.

On se souvient du 14 juin 2019 et du demi-million de personnes dans les rues. Est-ce que les revendications ont évolué en 2024?

La grève féministe a écrit un manifeste en 19 points. Le manifeste n’a pas vraiment évolué en tant que tel, mais c’est vrai qu’il est mis à jour en fonction du contexte politique ou régional. Donc oui, il y a quand même certaines avancées, des mises à jour, mais les 19 points restent malheureusement d’actualité. 

Pourquoi est-ce important de se réunir demain?

Le 14 juin doit rester une date importante. Il y a tellement d’inégalités encore… En Suisse, on a obtenu le droit de vote en 1971, c’était quand même hier. Ensuite, il y a eu la loi sur l’égalité, puis dix ans plus tard, en 1991, on a procédé à l’évaluation de cette loi. On a vu qu’on n'était vraiment pas avancé. On a beaucoup de petites choses à faire, tout comme des énormes choses à faire. Mais je me dis qu’il faut toujours prendre une chose après l'autre et faire un petit peu chaque jour. 

L'interview complète de Natasha Stegmann:

RadioFr. - Karin Baumgartner / Adaptation web: Mélina Fritsch
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