Gustav: "Zoë fera une grande carrière"
Zoë Më, candidate de la Suisse à l'Eurovision, a fait ses débuts à La Gustav en 2018. Le fondateur a suivi de près son parcours.
Un piano, une voix puissante, des paroles en allemand et en français mêlées à une pop sombre: c'est la signature de Zoë Më. De son vrai nom Zoë Alina Kressler, la jeune artiste est née à Bâle avant de s’installer à Berlin, puis de revenir en Suisse, à Fribourg. C’est là qu’elle a appris le français, à l’école et avec ses amis. Très tôt, elle compose ses propres chansons, et à seulement dix ans, elle commence à affirmer son talent. En 2018, elle intègre la Gustav Académie à Fribourg, où elle côtoie notamment Gjon’s Tears. Aujourd’hui enseignante, elle a su mener sa carrière musicale en parallèle, récoltant plusieurs distinctions et se produisant sur des scènes prestigieuses, comme le Montreux Jazz Festival.
Sa participation à l’Eurovision marque une nouvelle étape dans son parcours. Gustav, musicien et fondateur de l'académie éponyme, n’est pas surpris par son ascension. "Cela fait des années qu’elle participe à des camps d’écriture. Elle était en contact avec Gjon, ils sont très proches. Voir son succès à l’Eurovision l’a sûrement inspirée. Elle a grandi, multiplié les concerts et écrit pour d’autres artistes. Cette participation est une belle visibilité, mais ce n’est qu’une étape. Elle fera une grande carrière", affirme-t-il.
"Son intelligence touche les gens"
Au-delà de son talent musical, Zoë Më est une artiste complète. Gustav ne tarit pas d'éloges à son sujet. "Elle est très sympathique, intelligente et sensible". Son timbre de voix et ses textes traduisent une profondeur émotionnelle qui la distingue, selon lui. "Elle ressent les choses autour d’elle et les transmet dans sa musique. L’Eurovision est un spectacle très bling-bling, mais j’espère qu’elle gardera cette profondeur après le concours", souligne-t-il.
Zoë Më fait partie d’une génération dorée d’artistes issus de la Gustav Académie. En 2018, aux côtés de Pablo Rime, Rebecca Solari et Pascal Scholl qui ont monté leur duo Crème Solaire, ainsi que Gjon’s Tears, elle intégrait la toute première volée de l’institution. "Dès le début, nous savions qu’ils avaient un grand potentiel. Le succès de Gjon a mis notre projet sous les projecteurs. Mais notre but est d’accompagner des jeunes dans différents styles musicaux, pas seulement pour l’Eurovision", explique Gustav. Il se souvient avec émotion des débuts de l’Académie. "On n’avait même pas encore de local, on se réunissait dans mon salon avec un radiateur entre les jambes. Mais on savait qu’on irait au bout."
Quant aux chances de Zoë Më à l’Eurovision, Gustav reste prudent: "Je ne peux pas prédire si elle gagnera, mais ce qui est certain, c’est qu’elle aura une belle visibilité et plus d’opportunités après. Elle a déjà un public fidèle et une solide expérience de la scène. Elle pourrait très bien percer en Allemagne, en France et en Suisse grâce à son bilinguisme." L'artiste dévoilera sa chanson lundi.