Jason Dupasquier, un an déjà

Le 30 mai 2021, le jeune pilote gruérien succombait à ses blessures après une terrible chute. L'hommage de Robin Mulhauser.

Les équipes avaient observé une minute de silence sur le circuit de Mugello, en Italie, suite à l'accident de Jason Dupasquier. © La Télé

C'était il y a un an. Jason Dupasquier tombait sur le circuit de Mugello, en Italie, alors qu'il évoluait en championnat du monde de moto3. Une terrible chute qui allait lui coûter la vie. Quelques heures plus tard, à l'hôpital, il allait succomber à ses blessures. Le jeune champion avait 19 ans.

"Il nous manque énormément dans le monde de la moto. Ça fait bizarre de se dire que ça fait déjà un an, j'ai l'impression que c'était hier." Le pilote fribourgeois Robin Mulhauser est ému lorsqu'il évoque le décès de Jason Dupasquier, qu'il connaissait bien. "On était copain, même si on n'était pas de la même génération. C'était quelqu'un que je croisais beaucoup sur les événements. Pour moi c'était le petit jeune, le jeune fougueux. J'étais super content de ce qui lui arrivait. C'était clairement l'espoir suisse, celui sur lequel on misait tout. Il allait devenir un grand champion!"

Une sorte d'ange gardien

L'ancien pilote moto2 se souvient des invitations dans le jardin familial à Sorens, où Jason Dupasquier avait un petit circuit. "C'était un gars plein d'entrain, un passionné!" Mais si le souvenir est encore vif un an après, Robin Mulhauser explique aussi qu'il doit faire abstraction du destin de son ami lorsqu'il est sur le circuit.

"En tant que pilote, on est conscient des risques qu'on prend et on ne peut pas penser à ça quand on roule. Sinon, on ne ferait plus notre sport. Quand je me prépare, je pense à lui en terme de motivation. Il est là-haut, il nous regarde. C'est un peu devenu une sorte d'ange gardien", confie le trentenaire.

Si le décès de Jason Dupasquier n'a pas influencé directement sa pratique de la moto, il l'aide à la relativiser. "Ce qui lui est arrivé, ça a donné une autre dimension à mon sport. A 30 ans, j'ai aussi plus de recul. On prend beaucoup de risques, parfois on n'est même pas payé pour ce qu'on fait. Je me suis interrogé sur le sens de mettre ma vie en jeu pour pas grand chose. Mais c'est ma passion, j'aime ce que je fais et c'est ça qui me guide, malgré le risque."

Reste qu'un an après, le manque est toujours là. Robin Mulhauser confie qu'il ne manque jamais d'aller se recueillir sur la tombe de Jason Dupasquier, lorsqu'il passe dans la région de Sorens pour faire du ski de fond durant l'hiver. "C'est devenu un rituel. Aujourd'hui, je pense surtout très fort à sa famille. Et je suis sûr que là-haut, il fait de la moto avec les autres grands champions!"

Frapp - Sophie Corpataux
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