Le flou persiste pour les psychothérapeutes assistants

Plus d'une année après une modification légale, la situation reste floue pour les cabinets de psy. Témoignages.

Il faut patienter plusieurs mois avant d'obtenir un rendez-vous chez un psychologue. © Pixabay

Le flou persiste pour les professionnels de la santé mentale. Pour rappel, depuis le 1e janvier 2023, suite à un changement législatif, plusieurs caisses maladie ne remboursent plus les séances menées par des thérapeutes assistants. Ces derniers n'ont pas encore terminé leur formation postgrade, mais ils exercent déjà pour acquérir une expérience clinique.

Suite à cette modification de loi, plusieurs psychothérapeutes en formation ont perdu leur travail. Mais aujourd'hui, poussés notamment par la forte demande, certains cabinets décident de continuer de travailler avec des assistants, malgré des risques importants. 

Le risque de devoir rembourser

Stéphanie Buri a fait ce choix. Elle est psychologue psychothérapeute à Bulle et co-présidente de l'Association fribourgeoise des psychologues.

Elle explique: "Le remboursement des prestations des psychothérapeutes assistants en formation est remis en question par les assurances. Comme ce n'est pas clairement défini par la loi, les assurances remboursent, mais mentionnent la possibilité d'une rétroactivité." 

Si les assurances obtiennent gain de cause, les cabinets devront rembourser ces montants. Le dossier est au Tribunal administratif fédéral. 

Des patients sur le carreau 

Les conséquences de ce flou législatif pèsent directement sur les patients. "Je reçois des demandes chaque semaine pour de nouveaux patients, mais je ne peux pas les prendre en charge", regrette Stéphanie Buri. Le constat d'Eva Zimmermann, psychologue psychothérapeute à Fribourg, est le même. "Nous avons toujours plus de demandes, mais moins de collègues à disposition pour prendre en charge des patients." 

Selon un sondage réalisé par l'Association fribourgeoise des psychologues, les délais d'attente avant de pouvoir obtenir un rendez-vous sont importants: environ 15% des professionnels ont un délai d'attente de moins d'un mois, 50% entre un et trois mois et 25% plus de trois mois. 

Autre point noir, la poursuite de la thérapie après 30 séances qui demande un rapport d'un spécialiste en psychiatrie. Leur délai d'attente à eux aussi peuvent être très élevés, jusqu'à six mois pour un pédopsychiatre.

RadioFr. - Vincent Dousse
...