Le "train moitié-moitié" reliera Berne à Broc-Chocolaterie

Le train habillé aux couleurs du label lancé en 2022 par l’Interprofession du Vacherin Fribourgeois (IPVF) et celle du Gruyère (IPG) voyage déjà depuis un mois entre Romont et Fribourg. Dès jeudi, il reliera Berne à Broc-Chocolaterie pendant quatre ans. Trois millions de voyageurs sont attendus sur la ligne chaque année. 

Vecteur de promotion pour la fondue fribourgeoise, le véhicule des TPF adopte une décoration extérieure et intérieure riche en symboles: meules de fromage, caquelons, visuels boisés évoquant les chalets. La création est signée par l'entreprise bulloise Cesa. 

"Il faut que, même en une seconde, on comprenne de quoi il s’agit", souhaite Urs Schwaller, président de l’Interprofession du Vacherin Fribourgeois AOP. "La marque moitié-moitié se porte bien, mais évidemment, il faut toujours la développer et la promouvoir."

Le label garantit la recette de fondue, à l'heure où la production de fromages sans dénomination fait de la concurrence. "Porter ce message de qualité, c'est aussi une bonne chose pour maintenir le prix pour le producteur de lait, pour le fromager, mais aussi pour l'affineur."

Voir l'interview de Romain Castella, directeur de l'IPVF:

Des retombées tangibles, mais difficiles à quantifier

Le canton de Fribourg finance en partie l’opération via une subvention de 30'000 francs par année durant quatre ans, puisée dans une enveloppe cantonale d’environ un million de francs destinée à la promotion des produits du terroir.

"C’est une publicité qui roule à travers le pays. On la voit dans les gares, mais aussi dans la campagne", relève Didier Castella, conseiller d’État. Le ministre y voit un investissement porteur, à la fois symbolique et stratégique. "Quand je suis à Berne, je vois des touristes prendre des photos du Chocolat Express. On espère que ce sera bientôt le cas avec le train moitié-moitié."

Les TPF parlent d'un "investissement important", sans donner de chiffres. "On met le train à disposition, on compte les coûts de montage et de démontage, et on porte un soin soutenu à l'entretien général, notamment les autocollants, pour satisfaire le client", résume Serge Collaud, directeur.

L'entreprise de transports publics impose peu de contraintes, principalement liées à la sécurité et à l’accessibilité. Comme l’explique leur responsable, "les seules prescriptions que nous donnons, c'est de pouvoir garder les vitres au maximum ouvertes pour la clientèle", ainsi que d'assurer la lisibilité des informations essentielles. "Une fois ces contraintes respectées, les surfaces restantes peuvent être utilisées librement par les clients pour valoriser leur produit."

Riverains mécontents

En marge de l'inauguration du train fondue lundi à Bulle, quelques riverains des lignes ferroviaires TPF étaient sur place pour dénoncer les nuisances sonores. La problématique n'est pas nouvelle: l’association RiverainsTPF pointe du doigt le non-respect des vitesses et l’utilisation de matériel roulant plus bruyant que prévu. En réponse, les TPF affirment avoir pris des mesures comme le changement de semelles cet été et assurent collaborer avec la Confédération, seule habilitée à imposer de nouvelles mesures. Un rapport est attendu prochainement pour clarifier la suite des actions.