"Les employés ont besoin d'une présence sur le terrain"
Pour ce 4e épisode de la série consacrée aux métiers de l'HFR, RadioFr. a rencontré celle qui prend soin du personnel médical.

Isabelle von Büren est en première ligne pour s'occuper du personnel soignant, notamment. Elle est conseillère en gestion de santé. Son quotidien? Accompagner et soutenir les employés de l'Hôpital cantonal fribourgeois, qui sont au front dans cette crise.
La cellule psychologique de l'HFR n'a pas été touchée de la même manière entre les deux vagues de coronavirus. En mars dernier, "il y avait beaucoup de surprises et d'incertitudes sur l'évolution du virus" confie Isabelle von Büren. "Aujourd'hui, c'est la fatigue et l'épuisement qui ressortent de la crise."
Jusqu'à un tiers d'absence au sein du personnel
La deuxième vague de coronavirus a entraîné de nombreux décès et une augmentation du nombre d'hospitalisations. Le virus a aussi touché le personnel soignant. "Les gens sont davantage absents, on a beaucoup plus de personnes qui sont covid-positives, en quarantaine ou en isolement. On a parfois dans certaines équipes jusqu'à un tiers d'absences" indique Isabelle von Büren. Une situation qui impacte aussi le moral des équipes, qui doivent pallier le manque d'effectifs, "ce qui peut créer beaucoup de stress et de surcharge".
La cellule psychologique davantage sollicitée
Avec la deuxième vague de coronavirus, les employés de l'HFR se tournent de plus en plus vers Isabelle von Büren, avec des "besoins totalement différents" entre la première et la deuxième vague.
En mars dernier, une cellule de soutien psychologique avait été mise en place, avec des séances formelles auxquelles il fallait s'inscrire pour participer. Pour la 2e vague, les employés de l'HFR avaient besoin "d'une présence physique sur le terrain, avec des passages spontanés", explique Isabelle von Büren, qui a dû partir au front, en s'équipant pour "aller dans les services, notamment des soins intensifs et des urgences, pour leur rappeler que j'étais là pour eux s'ils avaient besoin d'échanger."
Accepter d'avoir de l'aide
Les employés de l'HFR ne sont pas tous à l'aise avec l'idée de se tourner vers Isabelle von Büren, car "beaucoup se gênent de parler des émotions qu'ils éprouvent, ou ont honte d'être malades et de ne pas oser s'arrêter pour prendre soin de leur santé."
Mais ce qu'elle craint le plus, ce sont surtout les conséquences physiques et psychiques qu'il pourrait y avoir sur le personnel s'il devait y avoir une troisième vague. "Certains pourraient développer des syndrômes de stress post-traumatique". Isabelle von Büren se veut toutefois rassurante, "on peut s'en sortir avec un suivi. Il faut pouvoir mettre de côté l'événement qui s'est passé pour passer à autre chose."
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