Audrey Werro: " C'est vraiment une magnifique saison"
Championne de Suisse, 2e à Athletissima, recordwoman du 800 mètres et bien plus encore… Audrey Werro revient sur sa saison 2025 "exceptionnelle ". Interview.
Championne de Suisse, 2e à Athletissima, vainqueuse de la Weltklasse en Diamond League, recordwoman du 800 mètres en 1'55''91 et 6ème au championnat du monde d'athlétisme à Tokyo. Voici en quelques lignes le résumé de la saison 2025 d'Audrey Werro.
La Télé: Cette saison, vous la qualifiez de bonne, très bonne ou d'exceptionnelle?
Audrey Werro: Je pense que je peux la qualifier d'exceptionnelle. C'est vraiment une magnifique saison donc oui, exceptionnelle.
La Télé: C'est vrai qu'il s'est passé beaucoup de choses pour vous en très peu de temps, on va dire entre la fin août et le mois de septembre. On commence par Athletissima, Weltklasse: vous signez votre premier podium, votre première victoire en Diamond League. Comment vous avez vécu finalement ce moment, ce double moment?
Audrey Werro: Je pense que oui, Lausanne, c'était déjà une magnifique course. Les conditions n'étaient pas forcément idéales avec de la pluie et au final, j'arrive à sortir une belle performance. Il y a bien sûr aussi cette première place, Weltklasse de Zurich, qui est vraiment, je pense, la cerise sur le gâteau pour les Diamond League.
La Télé: Et quand on monte sur son premier podium de Diamond League, on le vit comment?
Audrey Werro: Je pense que c'est beaucoup d'émotions et sur le moment, je ne réalise pas forcément ce qui vient d'arriver. Je pense que c'est dans les jours d'après où j'ai vraiment eu le temps de réaliser ce qui m'était arrivé, mais c'est vraiment que du bonheur et puis ça montre qu'on travaille bien.
La Télé: Qui plus est, sur des meetings en Suisse, alors ça reste un podium, mais ça compte presque double, non?
Audrey Werro: C'est ça, c'est vraiment ça. Le fait que ce soit en Suisse, c'est encore plus beau. Ça rajoute encore plus de joie parce que justement, on peut courir devant nos proches. Il y a beaucoup de gens qu'on connaît dans le public. Donc oui, ça rajoute une touche en plus.
La Télé: Et vous avez ramené un magnifique trophée de Zurich. On l'a entraperçu à l'écran tout à l'heure. Un très beau diamant, je crois...
Audrey Werro: Oui, c'est ça, un très beau trophée. Vraiment, je le voulais, ce trophée avant la course. Et puis j'ai tout fait pour pouvoir l'avoir. J'ai tout donné jusqu'à la fin et ça a payé.
La Télé: Il y a aussi le record de Suisse au passage, 1'55''91. Alors bon, le record de Suisse, vous n'en êtes pas à votre premier et sans doute pas à votre dernier, mais vous avez franchi cette fameuse barre des 1'56. C'est ça qui compte?
Audrey Werro: Oui, c'est vraiment ça qui compte. C'était aussi un objectif que je m'étais fixé cette saison, de continuer à améliorer mon temps et de pouvoir courir en dessous des 1'56. 1'56, je ne le pensais pas cette saison, mais c'est vrai que j'ai vu que j'étais en forme aussi sur cette deuxième partie de saison. Donc, je savais qu'avant d'être là, c'était dur mais je savais que c'était possible.
La Télé: Et puis 1'55''91, maintenant, vous pouvez l'abaisser jusqu'à combien, ce fameux chrono?
Audrey Werro: Je ne sais pas encore, je ne me donne pas de limite, mais le plus bas possible, ce serait l'idéal.
La Télé: Comment on fait pour aller justement chercher ces centièmes? Comment on travaille à l'entraînement pour pouvoir grappiller 5, 10 centièmes?
Audrey Werro: On continue à s'entraîner de manière constante, sans brusquer les choses. Et je pense qu'au fur et à mesure que les temps deviennent de plus en plus difficiles à avoir, c'est vraiment sur les petits détails qu'il faut améliorer, travailler pour pouvoir encore grappiller quelques secondes.
La Télé: Après ces excellents résultats en Diamond League, il y a eu les championnats du monde à Tokyo. Justement, le fait d'avoir obtenu ces très bons résultats à Lausanne et à Zurich, est-ce que vous êtes arrivée à Tokyo avec un peu un autre statut? Un statut de favorite peut-être? En tout cas, outsider, vous l'avez ressenti?
Audrey Werro: Oui, c'est clair qu'il y avait une différence avec cette course au Weltklasse de Zurich. Je pense que je passais plus inaperçue sur les championnats du monde. Et ça pouvait rajouter aussi une pression en plus, mais j'ai vraiment essayé de le prendre comme de la motivation. En fait, une motivation de savoir que j'avais les capacités d'aller très loin. Et oui, ça m'a donné aussi beaucoup de confiance pour les championnats du monde.
La Télé: Il y avait beaucoup de monde à Belfaux pour vous soutenir lors de cette finale mondiale où vous terminez sixième. Vous retenez quoi? Peut-être pas de cette finale, mais de l'ensemble de cette compétition, vous retenez quoi?
Audrey Werro: Je pense que c'est vraiment un plaisir pour moi déjà de finir à la sixième place. Parce que de base, mon objectif, c'était d'aller jusqu'en finale et de finir à la sixième place. C'est clair qu'il y avait de la déception au début, mais ça reste quand même une magnifique expérience. Et il y a toujours des trucs qu'on peut améliorer. Cette saison, j'ai appris aussi beaucoup de choses et puis il me reste beaucoup de choses à améliorer. Et puis, je pense que dans le futur, ça passera.
La Télé: Cette saison, pour avoir vu quelques courses à la télé, j'ai envie de vous dire que vous avez fait une place dans ce peloton du 800 mètres. Vous vous imposez. Vos adversaires savent qu'Audrey Werro arrive maintenant. Elle se fait une place dans le peloton, non?
Audrey Werro: Oui, c'est vraiment ce sentiment que j'ai sur cette saison, que j'ai vraiment réussi à me faire une place dans le peloton élite. Et je n'ai plus peur de courir comme j'ai envie. Et puis, ça fait vraiment du bien.
La Télé: Donc la tactique de course, c'est de s'imposer maintenant, c'est de passer et de prendre la corde et d'aller le plus vite possible. C'est un peu ça?
Audrey Werro: Oui, en tout cas, c'est ma tactique préférée, en tout cas cette saison.
La Télé: Audrey, maintenant, il y a un peu de repos, vous avez fini les études. Donc vous allez vous consacrer pleinement à l'athlétisme durant un petit moment, une année, c'est ça?
Audrey Werro: Oui, c'est ça. Je me suis consacrée au moins une année pour pouvoir profiter de mon sport et pouvoir aussi axer beaucoup de temps sur la récupération. Parce que ce n'était pas facile les dernières années. Donc oui, je m'offre au moins une année où je peux profiter de mon sport et profiter juste de ça.