"La santé est un service public, pas un business"

Pour cette troisième matinale électorale, la candidate PS Alizée Rey est venue nous parler santé, pouvoir d'achat et partenariat social.

Pour ces élections fédérales, le PS a choisi d'axer principalement sa campagne sur le pouvoir d'achat. © Frapp

Radio Fribourg: Alizée Rey, le pouvoir d'achat semble être l'une de vos priorités au Parti socialiste. Aujourd'hui, beaucoup de personnes en Suisse souffrent de l'inflation. Quelle est votre mesure phare pour maintenir le pouvoir d'achat?

Alizée Rey: Il y en a plusieurs. Par exemple, nous avons tous vu la semaine dernière la nouvelle hausse des primes d'assurance-maladie. Immédiatement, nous avons déposé une initiative, tant au niveau fédéral qu'au niveau cantonal, pour limiter à 10% du revenu le montant de ces primes. En ce moment, les prix augmentent mais pas les salaires, ni les rentes. C'est là-dessus que nous devons agir.

Toujours dans le domaine de la santé, alléger les primes soulagera peut-être les ménages, mais cela n'empêchera pas les coûts de la santé d'augmenter. Quelle mesure prendre dans ce cadre-là?

Là aussi, on peut en prendre plusieurs. Il y a eu une proposition du Conseil fédéral sur les médicaments génériques qui a malheureusement été refusée au Parlement. En Suède, une boîte d'antidouleur coûte 12 francs. En Suisse, elle en coûte 34. Dans le canton de Fribourg, le nombre de personnes de plus de 80 ans risque de doubler, voire de tripler d'ici une quinzaine d'années, et il faudra les prendre en charge de manière cohérente et respectable. Je pense que cela nécessite de revoir entièrement le système de la tarification et de discuter avec tous les acteurs qui y œuvrent. La santé est un service public, pas un business.

L'économie souffre aussi. Face à la flambée des prix de l'énergie, il faut aussi soutenir les entreprises.

Absolument, et c'est pour cela qu'il faut investir dans la transition écologique, notamment au niveau des énergies renouvelables, et subventionner les entreprises qui ont la possibilité de procéder à différents changements, comme l'installation de panneaux solaires par exemple. En mettant en place des mesures concrètes d'accompagnement, on peut y arriver.

Pour rester du côté des entreprises, leur grand défi en ce moment est le manque de main-d'œuvre qualifiée. Comment palier à cette problématique?

Ce qui me vient à l'esprit, là tout de suite, c'est qu'il y a encore beaucoup de femmes qui ne travaillent pas ou seulement à temps partiel. Dans un couple avec enfants, c'est encore beaucoup la femme qui renonce à travailler. De plus,  les places en crèche se font rares et s'il y en a, elles ne sont pas toujours accessibles. Il y a donc cette logique de "si tu travailles, ce sera pour payer ces frais de garde." Il faut absolument que cela change et il y a actuellement un projet au Parlement pour que la Confédération participe à hauteur de 20% des coûts moyens de ces frais de garde.

Augmenter l'âge de la retraite pourrait être une solution pour garder cette main-d'œuvre qualifiée?

Non, selon moi c'est un non-sens, surtout quand on voit certains métiers qui sont plus pénibles que d'autres. J'entends beaucoup à droite dire qu'il faut flexibiliser l'âge du départ à la retraite, mais au final, c'est surtout les personnes qui sont dans une situation financière confortable qui peuvent se permettre d'arrêter de travailler plus tôt.  Si l'on souhaite vraiment être flexible à ce niveau-là, il faut mettre en place des mesures adaptées pour tout un chacun.

Écoutez la matinale électorale complète:

RadioFr. - Frédérique Antonin / Adaptation web: Dimitri Faravel
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