Fribourg s'attaque à la drogue du violeur

Le Ministère public, le Service du médecin cantonal, la police et les préfectures s'associent pour mieux lutter contre le GHB. Voici comment.

La prise en charge médicale ne doit pas être payée par la victime, estiment les autorités cantonales. © KEYSTONE

En vue de la période estivale et de la multiplication des événements festifs, les autorités fribourgeoises se sont réunies autour de la problématique de la drogue du violeur. Elles ont présenté leur stratégie vendredi matin.

Sur le plan judiciaire, les autorités veulent inciter les potentielles victimes à dénoncer les faits et effectuer un contrôle médical. Et pour éviter de décourager ces dernières, elles sont prêtes à renoncer à une procédure pénale en cas de découverte d'autres substance illicite dans le sang des plaignants.

Une aide rapide et efficace

Pas question pour les potentielles victimes de payer les frais d'analyse ou médicaux. Ils seront pris en charge par l'assurance de base et par l'Etat. Enfin pour sensibiliser les organisateurs de manifestation, un flyer sur la gestion des potentielles victimes de GHB leur sera remis. Objectif: les aider à agir rapidement et efficacement.

"Si vous avez un doute, si vous avez perdu vos moyens, n'hésitez pas à appeler les secours, la police ou l'ambulance pour aller vous faire tester. Et préservez les moyens de preuve, comme les boissons et les verres, pour que la police puisse faire son travail et donner suite à votre suspicion", a rappelé Lise-Marie Graden, préfète de la Sarine.

Une quinzaine de cas d'intoxications au GHB ont été signalés au cours des cinq dernières années dans le canton. Un seul a été avéré.

L'action du canton est un bon signal, estime l'association Mille Sept Sans. "Ça nous rassure, ça fait plaisir de voir que les autorités prennent leurs responsabilités", réagit Loraine Coquoz, responsable communication. "Le point le plus important qui a été communiqué, c’est le fait que les prises en charge médicales sont offertes. C’était le plus gros frein aux personnes qui soupçonnent une intoxication au GHB, en raison des coûts engendrés. Maintenant, il faut voir comment ce suivi sera assuré dans le temps."

Ce qu'il faut retenir en cas d'une intoxication présumée:

  • Un cas d'intoxication au GHB se traduit généralement par une perte de connaissance, un malaise inexpliqué
  • Appeler les secours: la police ou l'ambulance
  • Préserver les verres comme élément de preuve pour aider le travail des enquêteurs de la Police cantonale
  • Dénoncer le cas auprès de la police
  • Procéder à des analyses médicales au plus tard dans les 6h. Elles ne vous coûteront rien.
RadioFr. - Isabelle Taylor / ar
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