Le combat d'une Broyarde pour un juste prix du lait

Agricultrice, infirmière, entrepreneure et militante, Anne Chenevard se bat pour que le lait soit vendu à un prix équitable. Rencontre.

Anne Chenevard est à la tête de Faireswiss depuis septembre 2019. © La Télé

Anne Chenevard compte une trentaine de vaches laitières dans sa ferme de Corcelles-le-Jorat (VD), dans le district de la Broye-Vully. Depuis quatre ans, elle se bat pour que le lait soit vendu à un prix équitable. Pour y parvenir, elle a fondé Faireswiss en septembre 2019. Cette coopérative rémunère les producteurs 1 franc par litre de lait vendu.

"Depuis 2019, les ventes se maintiennent, les clients nous suivent, les consommateurs nous encouragent", relève la présidente de la coopérative. Au lancement, Faireswiss réunissait 14 agriculteurs. Aujourd'hui, ils sont 85 et viennent de toute la Suisse.

De moins en moins de lait

"Notre gros regret, c'est de ne pas réussir à entrer dans la grande distribution. Pour nous, le défi est de rendre disponible notre produit au plus grand nombre. Il faut donc que les grands distributeurs jouent le jeu. Nous avons fait un passage éclair à la Migros, qui a voulu nous imposer des normes de production que nous avons refusées."

"Si on veut pouvoir augmenter nos ventes, il faut vraiment que le consommateur ait le choix, en fonction de sa bourse et de ses convictions, d'acheter un lait comme le nôtre, même si ce n'est qu'une fois par année, déclare la Broyarde. L'industrie laitière est l'un des rares marchés où le système de l'offre et la demande ne fonctionne pas. Tous les jours, 2 à 3 producteurs de lait abandonnent la filière. On a de moins en moins de lait en Suisse, on arrive à la limite pour couvrir les besoins de la population et de l'industrie."

Donner du crédit aux femmes

Anne Chenevard représente la sixième génération à la tête du domaine. Elle est seule à gérer son exploitation. Pour faire évoluer les conditions des femmes paysannes, elle a décidé de se mobiliser.

"Souvent, les femmes sont invisibilisées dans l'agriculture. On parle de l'épouse de pour évoquer celle qui fait le travail de l'ombre. C'est souvent celle qui n'est pas rémunérée, qui n'a pas de couverture sociale. Ça doit absolument changer. Il y a énormément de femmes dans l'agriculture et qui sont essentielles au fonctionnement de la profession."

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La Télé - Karin Baumgartner / Adaptation web: Anaïs Rey
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