Aretha veille sur les festivaliers

L'Estivale a adopté cette charte contre les situations de harcèlement. Un outil de prévention qui existe depuis 2019 dans le canton.

L'Estivale adopte un outil de prévention proposé depuis 2019 par Mille Sept Sans. © Mille Sept Sans/Fred Jonin

Quelque 8000 personnes sont attendues chaque soir sur la place Nova Friburgo à l'occasion de l'Estivale Open Air. Pour sa 30e édition (26-30 juillet), la plus grande manifestation du genre dans le canton de Fribourg a adopté la charte "Puis-je voir Aretha?". Une procédure proposée depuis 2019 par l'association fribourgeoise Mille Sept Sans, qui lutte contre le harcèlement.

En adressant ce code au personnel du festival, chaque victime ou témoin d'une situation de harcèlement, de discrimination ou d'agression doit pouvoir recevoir une aide adéquate. "Le staff pourra casser une interaction problématique, puis rediriger la personne vers des membres formés à ces cas", explique Damien Gaillet, responsable des animations et de la prévention. Le public verra des affiches placardées dans les toilettes et les bars.

Aujourd'hui, la charte comprend 27 signataires. Parmi eux, d'autres festivals de la région, comme Les Georges, et des salles, telles que Fri-Son et Ebullition. La démarche fribourgoise a convaincu des institutions dans d'autres cantons, également.

Inspiration anglo-saxonne

Mille Sept Sans s'est inspiré d'une campagne qui existe en Angleterre depuis plusieurs années, "Ask for Angela". Une expression qui se veut davantage discrète que secrète, d'ailleurs reprise par Paléo.

Pourquoi Aretha, alors? Le twist fait référence au titre "Respect" d'Aretha Franklin. L'appel est clair. "Le message, c'est "Ce lieu ne tolère pas de comportement discriminant"", souligne Loraine Coquoz, responsable communication pour l'association. "Cette charte favorise l'ambiance coveillante et respectueuse."

L'organisation souhaite encore améliorer son outil, par exemple en le complétant par un atelier. De son côté, l'Estivale reste attentive à d'autres phénomènes, comme le GHB. "On est prêts à réagir", assure Damien Gaillet. "On a des agents qui patrouillent, du staff sensibilisé, des samaritains." Des "capotes à verre" contre la drogue du violeur ne sont pas exclues sur le site du festival dès l'an prochain.

Frapp - Alexia Nichele
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