Ces agriculteurs qui renoncent à la production laitière
Certains producteurs fribourgeois sont face à un dilemme: quitter Cremo ou renoncer à leur activité. Témoignage d'un agriculteur à Avry.
Malgré l'arrivée de l'ancien conseiller d'État Georges Godel à la présidence de Cremo, la situation de l'entreprise fribourgeoise ne parvient pas à évoluer vers le positif pour le moment. De nombreux agriculteurs dans le canton se posent la question: quitter Cremo ou cesser leur activité de producteur de lait?
Christian Hofmann, agriculteur à Avry-sur-Matran, a déjà fait son choix. Après pratiquement 70 ans de tradition familiale, toute production a cessé dans la ferme de Christian Hofmann depuis environ un mois. L'appareil pour traire les vaches a même été vendu.
La famille Hofmann a pris cette décision après la réception d'une lettre de Cremo, qui indiquait que le prix du lait allait augmenter. "Au final, cette augmentation n'est que de 0,7 centime, soit un pourcent de plus du prix du lait", grimace Christan Hofmann.
Une marge insuffisante, puisque l'augmentation des charges de certains agriculteurs peut s'élever jusqu'à 35%. "La différence est trop grande", déplore l'agriculteur sarinois. De fait, de nombreux producteurs fribourgeois songent à quitter Cremo pour s'en aller chez un autre transformateur, ou à simplement cesser la production.
"Tout le secteur a des problèmes"
La firme laitière est dans le rouge, et peine à en sortir. "Étant donné que leur gestion est un peu moyenne, ils n'ont pas les moyens de donner un meilleur prix du lait", relève Christian Hofmann. "Tout le secteur a donc des problèmes." Contactée, l'entreprise Cremo n'a pas voulu répondre aux questions de La Télé.
Un mois après avoir stoppé sa production de lait, l'agriculteur d'Avry-sur-Matran sent que son choix était le bon. "On est plus tranquille, moins stressé... Franchement dit, on se sent tout de suite une meilleure qualité de vie." Aujourd'hui, il travaille toujours dans sa ferme, mais s'est lancé dans la viande bovine et la production végétale.
