Philippe Ducarroz: "Le Strap' est aussi un peu vintage"

Le café-théâtre de Fribourg fête ses 5 ans vendredi. Son gérant revient sur le concept et les artistes qui s'y sont produits.

Le café-théâtre a vu le jour en 2019 sous l'impulsion de Philippe Ducarroz. En l'espace de 5 ans, les humoristes se sont succédé sur la scène du Strap dans la joie et la bonne humeur. © La Télé

La Télé: 5 ans déjà pour ce café-théâtre situé à la rue de Morat en ville de Fribourg. Ça fait déjà un joli petit bout de chemin parcouru.

Philippe Ducarroz: Pour être précis, ce vendredi 13 septembre, ça fait exactement 5 ans jour pour jour. C'était un peu par provocation d'ailleurs. Eh oui, on est content d'avoir réussi cette première étape. Du coup, on a renouvelé le bail pour 5 ans et on espère que ça continue de la même manière.

Comment le projet avait-il été accueilli il y a 5 ans? 

Les gens n'ont pas vraiment eu le temps de l'accueillir parce que ça s'est décidé au mois de juin vu que la cave de l'ex-bar de La Rose était libre. Elle avait été un peu répudiée par son propriétaire. On s'est précipité dessus au mois de juin et on ouvrait en septembre. On l'a fait un peu au jour le jour.

5 ans après, le pari est gagné ?

Sur les objectifs des 5 premières années, plus ou moins, oui. On est à l'équilibre, ce qui est déjà une bonne chose. Notre objectif, c'est peut-être prétentieux, mais c'était un petit peu de faire l'éducation à l'humour à Fribourg. Parce que franchement, mis à part quelques scènes organisées par notre premier programmeur et sur lesquelles rien n'était possible de faire, David Vida, on ne s'en serait pas sorti. Je pense qu'aujourd'hui, on a rempli notre première étape. C'est-à-dire qu'on a prouvé qu'il y avait un petit besoin d'avoir une scène ouverte aux locaux. Mais maintenant, on a d'autres ambitions aussi.

Etre à l'équilibre en ayant traversé le Covid, c'est un exploit?

Je pense que oui, mais notre grande chance, c'est que nous sommes une association bénévole. Au départ, l'association, c'est trois personnes. C'est la présidente, désormais ex-présidente Nicole Curchot. C'est Françoise Blanc, il fallait bien que quelqu'un sache compter dans l'équipe. Et puis moi qui arrive avec mon enthousiasme. Et ensuite est venu se greffer David Vida, le programmeur, sans lequel rien n'était possible. On a bien passé le Covid, mais c'est vrai que si on avait une structure un petit peu plus professionnelle, puisqu'on est une association à but non lucratif, on ne serait plus là.

L'humour était à la base, au cœur du projet. Mais ça s'est vite développé autour...

On ouvre tous les jeudis, vendredis, samedis. Ça veut dire que potentiellement, on peut faire jusqu'à 150 spectacles par année. C'est beaucoup pour une petite association bénévole. Par contre, on a 30-35 bénévoles sur lesquels aussi ça ne fonctionnerait pas. Et on s'est rendu compte que finalement, deux ou trois soirées par semaine d'humour, c'était trop ambitieux au niveau romand. Donc on a été chercher des Français, des Belges, des Québécois, etc. Mais il y a aussi beaucoup de demandes par rapport à la beauté des lieux, par rapport à la scène, de musiciens. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, on a ouvert un petit peu plus à la musique. Comme nous avons d'autres arts de la scène: on fait de l'hypnose, on fait des lectures, on a reçu des écrivains.

En termes de programmation, en cinq ans, le Strap s'est fait un nom dans ce milieu-là.

Je pense que oui, puisqu'il y a pas mal d'autres producteurs qui viennent au Strap. On a reçu en première Suisse pas mal d'artistes inconnus en Suisse et qui, tout à coup, jouent en Suisse. Et comme par hasard, les producteurs de ces salles-là étaient chez nous, donc j'imagine qu'on ouvre un petit peu la porte pour les autres aussi. Mais par contre, on a également des gars qui sont très connus, comme ce week-end, comme ce vendredi avec Pierre Aucaigne, par exemple, pour nos cinq ans. En fait, on traite et la jeunesse, et on essaye encore une fois de vivre avec les anciens.

Avec Pierre Aucagine, ça risque de déménager au Strap vendredi...

Il faut le remercier parce que normalement, il lui faut une scène beaucoup plus grande. Ça fait des dizaines d'années de carrière. C'est un fou furieux dans un certain sens, dans sa tête on se demande parfois ce qui se passe. Mais je peux vous garantir que c'est peut-être de l'humour qu'on dira à l'ancienne, mais c'est l'humour que j'adore parce qu'encore une fois, le Strap est aussi un peu vintage.



La Télé - Gaël Longchamp / an
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