Action de Solidarité Palestine à la Chancellerie de Fribourg

Jeudi soir, des militants pro-Palestine ont déposé linceuls et pancartes pour dénoncer le refus du canton d'accueillir des enfants blessés de Gaza.

Le collectif a passé la porte automatique de la Chancellerie de Fribourg. © Frapp

Habituellement discrets lors de leurs veillées quotidiennes à la gare de Fribourg, les militants du collectif Solidarité Palestine Fribourg ont rompu le silence jeudi soir. Sur les coups de 19h, une vingtaine de personnes et membres du groupe ont rejoint la Chancellerie, à la route des Arsenaux, pour déposer dans l'entrée des linceuls rougis et des pancartes aux messages dénonciateurs.

"Fribourg préfère l'argent aux enfants", "Conseillers d'État : qu'avez-vous fait de votre humanité ?" Les messages interpellent le gouvernement cantonal au lendemain de l'annonce du canton de ne pas participer à l'opération humanitaire qui vise à recevoir en Suisse des enfants blessés ou malades et leur famille pour des soins.

"Pour nous, c'est scandaleux que le Conseil d'État refuse d'accueillir les enfants blessés de Gaza", déclare Sébastien Peiry, membre du collectif Fribourg Solidarité Palestine. "Je ne sais pas si on se rend compte du degré d'inhumanité dans un tel refus comme ça."

L'argument financier rejeté

Face à la justification financière avancée par le canton, Sébastien Peiry se montre catégorique: "Si on n'arrive pas à trouver de l'argent pour aider deux enfants et deux familles, moi, je ne sais pas dans quel monde on vit." Pour lui, la question des moyens n'est qu'un prétexte: "C'est juste une question d'intention", martèle-t-il.

Sur une pancarte, on peut lire: "Canton raciste". Le Fribourgeois assume pleinement cette provocation. "Quand on sait l'état des hôpitaux et du système de santé à Gaza, on ne peut pas y voir une sorte d'islamophobie." Selon lui, la différence de traitement entre les Ukrainiens, accueillis sans hésitation, et les enfants gazaouis, refusés pour des raisons budgétaires, révèle un "deux poids, deux mesures" suivant qui sont les victimes.

Canton sous pression

Les réactions de la gauche fusent depuis mercredi. Au Conseil national, la socialiste Valérie Piller Carrard a notamment réagi dans une vidéo, appelant à écrire au conseiller d'État en charge des affaires sociales, Philippe Demierre. Le collectif compte quant à lui sur le lobbying auprès des députés du Grand Conseil pour que l'histoire ne s'arrête pas là.

Frapp - Alexia Nichele
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